Coco avant Chanel

d'Anne Fontaine


avec Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde, Alessandro Nivola


AVEC SOUS-TITRES GEORGIENS


14 Sep 2016 / 20H00

Institut Français et Université de théâtre et de cinéma Shota Roustavéli présentent le cinéclub français tous les deuxième et quatrième mercredis du mois.

Adresse: Université de théâtre et de cinéma, 40, avenue David Agmachénébéli



Synopsis:

Une petite fille du centre de la France, placée dans un orphelinat avec sa soeur, et qui attend en vain tous les dimanches que son père vienne les chercher.
Une chanteuse de beuglant à la voix trop faible, qui affronte un public de soldats éméchés.
Une petite couturière destinée à refaire des ourlets dans l'arrière-boutique d'un tailleur de province.
Une apprentie-courtisane au corps trop maigre, qui trouve refuge chez son protecteur Etienne Balsan, parmi les cocottes et les fêtards.
Une amoureuse qui sait qu'elle ne sera " la femme de personne ", pas même celle de Boy Capel, l'homme qui pourtant l'aimait aussi.
Une rebelle que les conventions de l'époque empêchent de respirer, et qui s'habille avec les chemises de ses amants.
C'est l'histoire de Coco Chanel, qui incarna la femme moderne avant de l'inventer.



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Coco avant Chanel

d'Anne Fontaine


avec Audrey Tautou, Benoît Poelvoorde, Alessandro Nivola


AVEC SOUS-TITRES GEORGIENS
14 Sep 2016 / 08:00 PM

Institut Français et Université de théâtre et de cinéma Shota Roustavéli présentent le cinéclub français tous les deuxième et quatrième mercredis du mois.

Adresse: Université de théâtre et de cinéma, 40, avenue David Agmachénébéli

Critique du film:


La petite Gabrielle Chanel regarde le monde qui lui est imposé, défiler devant ces grands yeux noirs. Les barreaux de la charrette, qui l’entraînent devant l’orphelinat obstruent sa vue du paysage. Puis, autour d’elle tous les visages sont cachés par des chapeaux immenses. Enfermement et solitude, résument son enfance. Nous la voyons attendre son père, sérieuse et pleine d’espoir, au milieu d’un espace blanc et noir, fade et strict. Plus tard ce sont les dentelles et les plumes, les fleurs en tissu et les robes à traînes qu’elle côtoie. La caméra à l’épaule semble être détachée, flottante, prête à partir à tout moment, comme Gabrielle. Elle n’appartient pas à ce monde qui l’accueille : lourd, ennuyeux et superficiel, très bruyant, très riche et sans pudeur aucune. Là, avec courage et élégance, elle supporte sa condition de jeune femme démunie et cent fois humiliée.

Les gros plans sur son visage sont toujours accompagnés d’une musique fluide et aérienne exprimant le délicat monde intérieur qui est le sien. Elle nous donne le sentiment d’une âme fragile, douce pudique et riche. Son regard grave est accompagné des notes profondes d'un violoncelle. Parfois en mode mineur, la musique d’Alexandre Desplat nous raconte avec des notes piquées, le mouvement précis d’une aiguille, avec les violons pincés, la finesse d’un fil, avec les tintements légers des harpes, le drapé d’un tissu mais aussi l’inquiétude  de la couturière de génie qu’était Coco Chanel.  Démunie et faible, les gens s’attachent petit à petit, à elle, lui donnent leur confiance et leur attention. Parallèlement, autour d’elle l’espace s’élargit peu à peu. Les arbres entrevus derrière les barrières de la charrette des premiers plans, laissent maintenant place à d’immenses espaces verdoyants dont Gabrielle est le centre.

Elle est travailleuse et à la recherche de l’indépendance qui lui donnera la liberté. Son avenir n’est qu’un point d’interrogation jusqu’aux paroles prononcées par l’homme qu’elle aime : « Gabrielle, tu as un destin à part, tu ne ressembles à personne, tu dois te faire confiance à toi ». Et puis, les noir et blanc dures et froids de l’orphelinat laissent enfin place dans les ateliers Chanel à un mariage raffiné, féminin et savant de ces mêmes couleurs. Quant à elle, la caméra à l’épaule laisse place à une caméra stable et lente qui exprime la rigueur et le temps nécessaire au travail. Grâce à de lents panoramiques, nous observons Coco Chanel créer une robe, nous ressentons la constance et la concentration utiles au labeur, la part de travail dans la création. Dans ses ateliers et sous les ovations du public, Coco Chanel observe avec attention le monde qu’elle a créé, défiler devant ses grands yeux noirs.

Thamar Gozitashvili
Critique de cinéma