"Les émotifs anonymes" 2011
de Jean-Pierre Améris
avec Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré
AVEC SOUS-TITRES GEORGIENES
Institut Français et Université de théâtre et de cinéma Shota Roustavéli présentent le cinéclub français tous les deuxième et quatrième mercredis du mois. Université de théâtre et de cinéma, 40, avenue David Agmachénébéli
Synopsis:
Jean-René, patron d’une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs.
C’est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner. Mais ils surmonteront leur manque de confiance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments.
Imprimer votre ticket
E-BILLETS
"Les émotifs anonymes" 2011
de Jean-Pierre Améris
avec Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré
AVEC SOUS-TITRES GEORGIENES
Institut Français et Université de théâtre et de cinéma Shota Roustavéli présentent le cinéclub français tous les deuxième et quatrième mercredis du mois. Université de théâtre et de cinéma, 40, avenue David Agmachénébéli
Avez-vous déjà dégusté un très bon chocolat ? Vous souvenez-vous des douces émotions ressenties à ce moment ? Voilà un film qui vous les rappellera. Mais il fera plus encore.
Pendant une heure et demie, ce film nous fait goûter différents genres de cinéma comme on goûterait les différents chocolats. Le conte de fée pour le chocolat blanc : dès le début, les violons pincés, allegretto en mode majeur, les harpes, le triangle et la voix féminine joyeuse nous plongent dans l’insouciance de l’enfance. La comédie pour le chocolat à la pistache : les situations drôles et les bons mots introduisent notre rencontre avec le personnage d’Angelique, créatrice de chocolats. Le drame psychologique pour le chocolat amer : nous sommes touchés par l’inquiétude de cette jolie chocolatière, sa peur d’être jugée, son manque de confiance en elle, ses évanouissements à répétition. Puis un nouveau personnage entre en scène, c’est le directeur de la fabrique de chocolat, tellement émotif, tellement anxieux et bientôt tellement amoureux. Le chocolat fourré à la ganache pour la comédie musicale : Angéliques et Jean-René ponctuent l’histoire de leurs petits airs favoris, qu’ils accompagnent parfois de quelques pas de danse. La comédie romantique pour le chocolat au piment : la magie du premier regard, les palpitations du coeur, les doutes, la déclaration d’amour... la plus belle des émotions envoûte finalement nos émotifs anonymes.
Mais allons plus loin encore. Les acteurs sont ici comme le fruit du chocolatier. Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde connus en France et en Belgique pour leur grand talent, transmettent de nombreuses émotions par leurs mimiques si précises, par leurs attitudes, par les intonations de leur voix. Leurs joies, leurs inquiétudes, leurs colères, leurs peurs, leur émotion amoureuse rappellent la variété des sentiments que peuvent faire naître sur notre palet les saveurs du chocolat. En outre, nous apprenons que tout comme la réalisation d’un film, la création d’un chocolat est extrêmement technique. Agir à la bonne température, manipuler les instruments avec dextérité, goûter et rectifier les assaisonnements. Le travail est long, on y met une petite partie de sa vie, mais pas seulement. A travers les mille saveurs comme à travers les émotions des personnages, c’est une partie de soi que les créateurs mettent dans leur production. Et vient le moment terriblement angoissant du verdict du public ou bien de celui du jury. Jean-Pierre Améris, le réalisateur chocolatier, observe avec doute chaque plissement de visage, chaque soupir, chaque haussement de voix de ses spectateurs, amateurs de chocolats.
N’êtes-vous pas finalement ces Emotifs Anonymes, qui, installés, devant la grande toile blanche dans lʹobscurité de la salle, se retrouvent emportés de gré par la palette infinie des sentiments que le cinéma leur offre ?
Tamar Gozitashvili, critique de cinéma.