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L’écrivain français, Pierre Michon est né en 1945, aux Cards, dans la Creuse où ses parents étaient instituteurs. Il passe son enfance à Mourioux puis au lycée Notre-Dame de Guéret, où il est pensionnaire. Après des études de Lettres à Clermont-Ferrand et une expérience militante de comédien dans un théâtre, il se consacre exclusivement à l’écriture sans rien publier avant « Vies minuscules » en 1984, livre-culte devenu un classique de la littérature contemporaine. Il déclarera plus tard que ce livre l'a « sauvé ». À ce livre succèdent « Rimbaud le fils », ensemble de textes courts sur la destinée d'Arthur Rimbaud, puis « La Grande Beune », « Abbés » et « Vie de Joseph Roulin ».


En 2009, Pierre Michon publie « Les Onze », un livre dans lequel il évoque l'histoire du peintre Corentin et celle de la Révolution française à partir de la description d'un grand tableau représentant les onze membres du Comité de salut public pendant la Terreur, qui serait exposé au Louvre, mais en réalité le peintre et le tableau sont fictifs. Pour ce roman, en 2009 il reçoit le Grand Prix du roman de l’Académie française.


« Dans la plupart de mes livres, il y a une ou deux phrases de Rimbaud sans guillemets, mais personne ne les voit » - dit dans un entretien l’écrivain. Mais, Pierre Michon, c'est avant tout un travail acharné sur la langue, et c'est dans ce sens que l'on peut se permettre de rapprocher les écrits de Michon de la poésie en prose : chaque mot est choisi précisément et a une signification propre dans la phrase; de plus, l'écriture de Michon est profondément orale, dans le sens où chaque phrase a une musicalité qui la rapproche d'un discours ou d'un texte poétique chanté. Le premier point a amené certains auteurs à trouver dans les écrits de Pierre Michon une influence des grands orateurs du XVII siècle. Le dernier point pourrait se voir comme une influence de la poésie chantée des Troubadours du Moyen Age et comme une tentative de retour au langage parlé, dont on a semble-t-il perdu le lien.


En 2004, Pierre Michon a reçu, pour l’ensemble de son œuvre, le Grand Prix de littérature de la Société des gens des lettres et en 2015 le premier Prix Marguerite Yourcenar.